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La crise économique contemporaine et ses impacts sur la santé des Français

Quelles sont les personnes renonçant aux soins?

Sur la période 2004‑2007, les taux de renoncement aux soins médicaux et dentaires ont peu varié, explique l'Insee dans sa dernière publication relative aux "renoncements aux soins médicaux et dentaires", en précisant que l'obstacle financier est le motif de renoncement le plus fréquemment cité par les répondants.

Mais cette barrière n'est pas la seule et nombreux sont les Français qui évoquent également, dans le cas des soins médicaux, le manque de temps et l’attente d’une amélioration de leur état de santé.

"L’âge, l’état de santé, la situation familiale (surtout chez les femmes) et le fait de disposer ou non d’une voiture ont également un impact significatif sur la probabilité de renoncement", ajoute l'Institut de la statistique, qui constate encore que le fait de ne pas être en bonne santé augmente à la fois le risque de renoncement pour des raisons financières et la probabilité de ne pas consulter pour d’autres raisons.

L’âge et le sexe sont corrélés avec le renoncement aux soins. Les femmes déclarent plus souvent renoncer à des soins pour raisons financières que les hommes. Cet écart persiste quel que soit le type de soins concerné et reste constant au cours de la vie.

Pourtant, en ce qui concerne les soins dentaires et optiques, il n’y a pas de différences physiologiques objectives expliquant ces écarts entre hommes et femmes. Les raisons sont plutôt à chercher du côté de l’état de santé subjectif : à état de santé comparable, les femmes tendent à s’estimer en plus mauvais état de santé que les hommes (Shmueli, 2003). De la même manière, les différences de renoncement entre hommes et femmes traduisent sans aucun doute des différences d’attentes en matière de soins.

Le lien entre âge et taux de renoncement suit une courbe en cloche : le renoncement déclaré augmente continûment de 18 à 40 ans, se stabilise entre 40 et 50 (maximum à 42 ans, mais peut varier selon les soins), puis la tendance s’inverse et suit une pente descendante, quel que soit le type de soins. Le renoncement aux soins dentaires diminue pour sa part fortement aux âges élevés, avec la diminution des besoins eux-mêmes.

Ces résultats sont moins visibles en analyse multivariée, où c’est la baisse chez les personnes âgées qui ressort, ce qui peut traduire un effet de génération selon lequel les personnes âgées exprimeraient moins de besoins de soins à état de santé identique. Quand l’état de santé se dégrade, qu’il soit approché par l’état de santé déclaré, par le fait d’être en affection de longue durée (ALD) ou par la santé dentaire ou visuelle, la proportion de personnes renonçant à des soins augmente dans des proportions importantes.

Ce résultat traduit sans doute le fait que les personnes renonçant à des soins sont en moins bonne santé, mais aussi que le renoncement suppose un besoin de soins : quand les besoins sont plus forts, les choix à faire en matière de santé sont plus nombreux et le risque de renoncer augmente. Le renoncement déclaré concerne aussi davantage les soins curatifs que les soins préventifs.

 

 

 

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